mardi 26 août 2008

C'est Moïse

Moment de félicité numéro 7

C'était peut-être parce que je m'étais levée tôt.
J'avais oublié que le soleil se levait d'un côté.
D'ordinaire, j'estimais son ascension complètement linéaire, en ligne droite.

Du genre qui se dresse fièrement, comme un viagra luminescent.
Mais non, il y a des gens qui vivent avant midi.
Bon sang. Pour une fois qu'il était bon.
Si on m'avait fait une saignée ce matin-là, les sangsue auraient été sobres.
Comme les robes des vahinés.
Le whisky, c'est comme un Indien. C'est traître.
Le Judas du foie.

L'université se dresse devant moi.
Intellos de la gau-gauche, seringues dans les toilettes et Indiens à chaque recoin.
Une contrée nouvelle, mais hostile, attendait que je la foule. 
Mais je l'ai cassée. Tant qu'à fouler quelque chose...Une fille du far-west exagère toujours.
Pour l'occasion, j'avais mis mes beaux souliers en cuir. Avec mes éperons en plomb, pour empoisonner le sang de ceux qui auraient l'honneur de s'y trouer. Y'ont fait la guerre ces éperons-là. 
Des antiquités, des 60's pour les fins connaisseurs.
Le genre de souliers qui te tracent un chemin prometteur. Du genre qui écartent les foules.
"C'est Moïse, c'est Moïse" crient les handicapés. J'les laisse fuir eux-autres.
Et les foules jouissent en entendant ces séduisants 'clac 'clac. 
Et moi je souris, avec mes yellow glasses.

Avec Jack G., on a erré dans l'université. Y marquait son territoire en pissant partout. Old school. Comme on s'écoeurait à force de traînasser dans la m'lasse intello de la place, on a fui.
On a poussé un troupeau d'impotents par terre. Jack G. et moi, on avait repéré les plus faibles, les plus gros.
On a volé leurs triporteurs.
Pour les calmer, on leur a lancé des frites. Le gras trans calme ces bebittes là.
Sélection naturelle, christ.

 La liberté s'offrait à nous. La vie à 15 kilomètre heure. Enfin!

Quand je suis revenue chez moi, après une journée des plus trépidantes, il y avait un cadeau dans mon entrée. Un chaton. J'ôte mes yellow glasses. Il était 22h.

Il est enveloppé dans la garnotte. 
Y'é tu encore vivant? 
Avec mes beaux souliers, j'lui botte deux-quinze cailloux dans le front.
Rien.
Son globe oculaire se pointe, comme une obélisque. Comme un soleil à midi.
Y'é raide.
Avec mon cure dent, j'lui tâte la pupille. 
Fuck.
Il est resté pris dedans.
Je remets mes yellow glasses pour que personne ne me reconnaisse.
Moment raté, le chaton est direct devant mon perron.

Morale: Y'a pas deux Moïse. Un chaton mort ne s'écarte pas devant moi.



5 commentaires:

√їÐΘĈ a dit…

haha le chaton...y va erveniiiiiirrr !
bon j'ai rien àdire finalement.

ambidextre a dit…

bon, v'la ti pas que tes voisins te pitchent des chatons morts... si tu devenais dresseuse de fourmies, tu pourrais te débarraser d'eux une bon fois pour toute... Moïse dit: "tu ne tueras point" mais y'a comme pas dit que lui pouvait pas le faire... surtout pas avec l'aide de fourmis... Le mont Sinaï n'est qu'une fourmilière géante de l'ère dinausorienne pour autant qu'on sache! Tk...

Fille du far-west a dit…

Ouais, je compte dresser des charpentières.
Si ça gruge une maison, ça peut bien gruger du monde....

Dana a dit…

Omg, Ambi, parle françâ!^^

Dana a dit…

On peut-tu avoir une foto de ces souliers-là, j'ai de la misère à les imaginer et ça me chicote...