lundi 1 septembre 2008

Le Texas

Le club des quatre m'a convoquée, jeudi soir passé.
"Il faut qu'on se parle et que l'on réaffirme nos alliance, cow-girl"

Rah merde.
Ce qu'on ne ferait pas pour un héritage et la permission d'être hébergée.
J'accepte la proposition et embarque dans la calèche du bourgeois, accompagnée de ma soeur, Victorine et de ma mère. On va dans une demeure bien cachée, dans la forêt. Faut rouler longtemps pour trouver une forêt au Texas, surtout une qui jonche des montagnes. J'ai le soleil qui plombe mon chapeau. Comme les balles d'un Yankee dans un Indien.

Mon père ouvre la radio. C'est Johnny Cash qui s'énerve sur les ondes.  Moi j'endure en tapant avec mes bottes cloutées. Victorine n'aime pas le fait que j'aie le rythme dans la peau. J'm'en fous. Je me divertis en écoutant ses grognements et me délecte des lignes de la route qui défilent. C'est un beau papier peint, la vie sur la route. 

Une seule chose vient salir le tableau:

Les loques et carcasses des animaux sauvages. Une marmotte. Puis une autre. Un chevreuil. Une tortue, pour faire exotique. Le hasard se plaît à nous surprendre. Ah, un Petit Jérémy. Décidément, plein de carcasses. Bilan de l'aller: 7 marmottes et demi, 1 chevreuil et 14 non-identifiables.

La roulette russe ne se joue pas au casino, elle se joue sur la route.
On arrive dans le village, je guette une potentielle attaque d'Indien...Mon père me rassure:

Il n'irait pas dans un endroit qui me mettrait en danger pour aller négocier. J'aime ce petit truc bourge qu'à mon père quand vient le temps de parler business.

On entre dans le saloon le plus cher de l'endroit. Décoré finement, mais qui cuisine pour de vrai. Pas du genre " tu paies mais tu ne manges rien et tu ne goûtes rien". Le patron reconnaît mon père, petit signe de tête. Captain Williams,qu'il se nomme. Un gentleman qui manie bien l'atmosphère de son saloon puisqu'il y joue également du piano.

Échange d'usage:
"La note va bien?"
-Toujours.
"Tu nous joues un morceau ou tu nous en sert un?"
-Les deux.
"Et sinon, les affaires"
J'ai un contrat, vous ne me verrez plus dans le coin, mais seulement dans votre radio et votre télé.
"On pourra vivre avec ça, on t'aime bien. Comme 1 000 000 d'autres. Ça fait plaisir de te revoir Will"
Et Will répondit par le biais de ses doigts. Non il a pas joué de piano, il a fait un fuck you à mon père. Et mon père est revenu à notre table en riant. On a bu du whisky en famille, comme dans le bon vieux temps. Et on a négocié le contrat. 

Je me fais vieux, tu vois, qu'il me dit. Je voulais passer ces jours avec toi pour que je m'en souvienne, que tu ne sois pas que cette âme errante dans le désert de la vie. Je m'en suis voulue d'avoir pensé qu'une famille, c'est un contrat. C'est dans le sang. C'est comme la lutte cow-boy contre les indiens. Captain William est passé et nous a servi un festin. 

"Siffleu sur lit de pneu"

J'ai regardé le coucher de soleil dans les montagnes. On se sent meilleur que le soleil quand il se couche plus bas que nous. Mais surtout quand on le regarde se prosterner devant le clan qu'on formait. Plus jamais les plaines du Texas seule.

1 commentaire:

ambidextre a dit…

Hon! C'est beau la vie de famille Texane...

Et on veut en savoir plus sur Victorine! Et sur ces nouveaux séminaires sur la conduite du bétail que tu viens de commencer!