La pancarte accrochée sur le premier pendu de notre université commençait comme ça.
Comme il y avait quelques mouches et de la chiure de sang sur le reste (c'était un cadavre, veut veut pas), je n'ai pas pu lire les raisons exactes pour lesquelles le traître avait été exécuté. Peut-être qu'il était fédéraliste, ou encore ami des Indiens. Ou alors, revendiquait le droit au libre-échange...Dans une université aussi impitoyable que la mienne, on oublie. Le Far-west de la connaissance ne fait pas de pitié. Encore moins de tolérance.
Un première année, sans aucun doute. Comme les initiations commençaient, les pendus étaient monnaie courante; les plus faibles étaient pris à part et ultérieurement pendus, comme des pinatas (avec vague sur le n) du Dollar-west.
C'est dommage que la sélection naturelle soit tombée sur lui. Lors des festivités du début de nos classes de cow-boy, je me souviens avoir bu quelques whiskys en sa compagnie. Lui, au contraire, s'enfilait des verres de limonade. J'ai pensé qu'il devait se faire passer pour Lucky Luke. Chacun ses illusions dans l'Ouest. C'est le rêve Américain, vous savez bien. Jack G. et moi on se demandait bien comment il finirait son doctorat en Colts. Ben, on a eu la réponse ce matin: pendu, avec du rouge à lèvres et des plumes. Une guedoune qui crie à l'aube.
Bref.
Après la soirée au saloon et les solos de pianos endiablés, Jack et moi avons pris la route 66 vers le sud, route reconnue pour ses dangers. Avec du whisky et nos deux biceps et quart, on était prêts à en découdre avec n'importe qui....
Mais c'est à suivre dans le prochain épisode, comme dans Lucky Luke. Les cow-girls ont le sens du suspence.